Dix personnes sont présentes
cet après-midi pour discuter autour d'une boisson chaude. Lorsqu'on
évoque l'évolution du matériel, une diabétique raconte
ses débuts dans le traitement de la maladie. Elle raconte la difficulté
des tests avec la liqueur de Fehling, combien il était périlleux
de mettre de l'urine dans une éprouvette de la liqueur bleue dans une
autre, de les mettre à chauffer au-dessus d'une flamme, puis de les mélanger
dès que les liquides bouillaient pour au final déterminer grâce
au changement de couleur du liquide la quantité de sucre contenu dans l'urine.
A l'époque, on prélevait l'insuline dans tous les porcs égorgés
dans le canton de Genève pour fabriquer un liquide plus ou moins propre
et plus ou moins stable. Faute d'être suffisamment secouée, l'insuline
prélevée avec une seringue en verre, était
plus ou moins chargée en zinc, l'élément ralentisseur
d'une insuline pure. L'équilibrage du diabète en était automatiquement
plus difficile. Les aiguilles quant à elles, ressemblaient davantage à
des pieux qu'il fallait aiguiser régulièrement et dans lesquels
elle laissait un fil de plomb pour qu'elles ne se bouchent pas. Un soin tout particulier
devait également être apporté aux seringues en verre, qu'il
fallait faire bouillir.
Une
autre dame parle ensuite de ses nouvelles injections de Byetta. Depuis quelques
semaines, elle a commencé ce traitement et se pose encore beaucoup de questions
car ses glycémies sont encore assez hautes le matin (8mmol/l environ).
Actuellement elle prend chaque jour une dose de 5 microgrammes, prévoyant
de passer prochainement à 10 microgrammes. Elle ne peut agir que quand
le pancréas n'est pas encore totalement détruit et qu'il reste encore
des cellules secrétant de l'insuline, donc à un stade précoce
du diabète de type 2. Comme effets secondaires, en plus de la forme nécessairement
injectable, on retient des nausées fréquentes, s'atténuant
avec le temps, mais pouvant occasionner l'arrêt du traitement. Une
émission du téléjournal a montré, il y a quelques
jours, des images d'un enfant obèse et atteint de pré-diabète.
Une personne veut savoir si ce garçon allait obligatoirement développer
un diabète. Anne-Marie Christeller explique que l'obésité
est la raison de cette hyperglycémie probablement due à une résistance
à l'insuline. L'insuline fonctionne comme une clé qui ouvrirait
une serrure fixée à la surface des cellules du foie, des muscles
et du tissu adipeux. L'ouverture de la serrure par la clé (l'insuline)
met en route toute une série de réactions biochimiques qui permettent
la diminution du glucose dans le sang. Lorsque la serrure est grippée ou
bloquée par de la graisse, cette action est moins efficace et l'organisme
a du mal à contrôler le taux de glucose. Ce garçon a commencé
par perdre du poids en faisant un régime et de l'activité physique.
S'il ne grossit pas à nouveau, ce garçon devrait mettre tous les
atouts de son coté pour prévenir l'installation d'un diabète
de type 2. 
Le
stand de l'association genevoise des diabétiques à la Foire de Genève
a remporté un certain succès. Les " piqueurs " ont
noté que la moitié des personnes contrôlées ont présenté
un taux de cholestérol supérieure aux valeurs autorisées.
L'essentiel est d'avoir un bon rapport entre le bon et le mauvais cholestérol.
Anne-Marie Christeller nous explique en mots simples ce qu'est le cholestérol.
C'est une substance d'origine uniquement animale. Elle a 2 origines, soit
notre alimentation, soit notre foie grand producteur d'hormones. Le cholestérol
est présent dans toutes nos cellules. Son taux élevé peut
entraîner des calculs biliaires ou constituer un facteur de risque de
l'athérosclérose. Bien qu'on parle de bon et de mauvais cholestérol,
il n'y en a qu'un type. La différence est faite sur son mode de transport
- Le mauvais cholestérol s'accroche à des protéines lourdes
qui se déposent sur les parois des artères, qui petit à
petit peuvent être bouchées par des plaques de graisse - Le bon
cholestérol s'associe à des protéines légères
qui récupèrent les graisses dans les organes qui en ont trop
pour les rapporter au foie où elles sont éliminées. Il a
la faculté de nettoyer nos artères de tous les dépôts
lipidiques de mauvaise qualité. L'excès de "mauvais
cholestérol" et le manque de "bon cholestérol" sont
des facteurs de risque de maladie cardio-vasculaire. Un régime diététique
suffisant en graisses polyinsaturées, une activité physique régulière
et la prise de médicaments permettent l'abaissement dumauvais cholestérol
et des triglycérides et l'augmentation du bon cholestérol. Le
dernier sujet de conversation se rapporte à l'épidémie d'obésité
mondiale, tout particulièrement chez les plus jeunes. Anne-Marie Christeller
rapporte qu'a une des conférences de la journée romande du diabète
le 22 novembre, une médecin de Lausanne, qui s'occupe des enfants en
surpoids, a précisé que, actuellement les enfants consommaient de
110 à 165 kcal de plus, qu'avant cette épidémie d'excès
de poids. L'explication de ce phénomène est également lié
à notre mode de vie. Ceci n'est pas seulement lié à notre
alimentation mais également à notre mode de vie. Au quotidien, nous
marchons beaucoup moins, nous accompagnons les jeunes en voiture à l'école,
à l'activité physique ou prenons la voiture pour aller faire
les courses à l'extérieur du centre-ville. Les enfants passent de
moins en moins de temps à l'extérieur ; ils restent davantage
devant la télé ou leur PC. Si on regarde des photos d'enfants en
1930, ils étaient tous maigres
Il
est 16h30, nous proposons de nous retrouver le 17 décembre pour une nouvelle
café-rencontre. |